Björk a partagé sur ses réseaux sociaux un texte qu’elle a écrit et qui a été publié dans le magazine Purple. Elle a remercié le co-rédacteur en chef Aleph Molinari de l’avoir encouragée à tenter de définir ce qu’elle considère comme le plus sacré : la musique ! Son texte est accompagné des sculptures de l’artiste japonaise Chie Aoki.
so honoured to have a text in purple magazine
i would like to thank aleph molinari
for pushing me to try to define the most sacred of all : music !
( the all-time-dancing-about-architecture) and thrilled for this attempt to appear along chie aoki´s sculptures
warmthnessbjörk
Extraits choisis
On m’a demandé de décrire la magie dans la musique. C’est, bien sûr, la plus insaisissable de toutes les choses mystiques. […] Ce que je peux humblement tenter de décrire, c’est comment les musiciens utilisent des rituels pour se rapprocher de cette chose magnifique et miraculeuse qu’est la musique. […] Je vais essayer de partager quelques-unes de mes recettes magiques.
L’humilité dans l’intention est un ingrédient essentiel de la magie d’une performance live. La potion atteint sa pleine puissance lorsque vous n’attendez rien, tout en aspirant humblement à tout. Il faut être prêt à tout donner, comme si vous étiez prêt à mourir pour le concert de ce soir, mais aussi absolument vous en foutre
Je pense que le son est l’un des éléments les plus puissants qui existent. Des études scientifiques ont démontré que lorsque nous écoutons une nouvelle chanson, notre cerveau crée un nouveau schéma neural. Chaque écoute devient ainsi une expérience neurologique distincte, de plus en plus familière. À travers ce processus, un nouveau territoire se forme dans notre esprit, stimulant ainsi son développement.
Pour moi, le son est un habitat bien plus naturel que les maisons aux murs de béton. Je sais comment m’installer au cœur d’une chanson, m’y enraciner dans sa chaleur, ses couleurs, son timbre et sa texture. Je trouve refuge dans la profondeur de ses basses et me laisse emporter par l’excitation de son récit sonore abstrait.
Nous parvenons encore à établir un lien avec le sacré à travers le son. Ainsi, nous sommes pleinement dans le moment présent. En tant qu’êtres, nous prenons un roseau de notre territoire et soufflons dedans.
