Pour ouvrir la saison des concerts aux arènes, Björk tenait du sacré cadeau : auréolée de ses cheveux incandescents et portée par la sortie de son album concept Biophilia, la voir dans les arènes de Nîmes relevait de l’exploit.
En effet, des problèmes de santé qui ont contraint la diva islandaise à annuler deux dates en Europe risquent de peser sur la suite de son été. Pourtant, la voix est bien là, toujours aussi pure, cristalline, émouvante et puissante et la silhouette gracile ravit toujours l’œil.
Dans son costume bleu vif, long drapé à la grecque pour le côté droit et mini-robe scintillante entre la sirène et l’astronaute sexy, la chanteuse entourée de douze choristes a un petit air de prêtresse de gospel. Sauf que les chanteuses, à cape et costume scintillants, ont beau agiter leurs cheveux dans tous les sens, sautiller en rythmes ou marcher en cadence au son du tambour, il leur manque de la ferveur ou un bon chorégraphe.
Björk semble en petite forme quand on se souvient de sa performance en 2007, dans ces mêmes lieux, dansant et communiant avec le public, comme une fée pétillante. Cette fois, elle arpente la scène, sans entrer vraiment en relation avec les spectateurs, charmés, cependant, par ces "Merci bien", prononcés avec un joli accent.
Malgré quelques titres secouants par leur puissance et très inventifs, sortis de son dernier album, la diva choisit plutôt d’envoûter par son répertoire planant, où la nature est encensée. Mais si, dans les paroles, le thème résonne comme un appel nécessaire à préserver la planète, les projections vidéos de champignons ou étoiles de mer et oursins filmés en accéléré ou d’images de synthèse finissent par être répétitives.
Cependant, reprenant tous les succès de ces précédents albums, pour le plus grand bonheur de ses fans, en les axant sur les chœurs - dont un très lyrique Emergency - Björk sait, une nouvelle fois faire entendre sa magnifique voix.
