Dresser des connexions entre musicologie, technologie et biologie. Mettre en musique la structure d’un atome, la ronde des planètes, une séquence ADN et les éléments naturels... Björk affiche ses ambitions avec ce septième opus. Il s’appelle Biophilia (aimer la vie). Le genre d’album conceptuel, un peu autiste, dont il est bon ton d’affirmer qu’il se "laisse apprivoiser", au fil d’écoutes répétées et assidues. Parfois le charme opère, comme sur Crystalline, la seule chanson à l’évidence pop. La diva islandaise à la voix viscérale captive toujours avec la même puissance quand elle provoque ses chocs esthétiques - dont elle a le secret - entre le feu et la glace, l’harmonie et le chaos, les rythmes tribaux et les sonorités électroniques. Mais elle suscite aussi un ennui poli, voire exaspéré, avec ses balades éthérées au minimalisme décharné, ses comptines répétitives désincarnées. Biophilia s’inscrit aussi dans un projet global multimédia avec des applications sur iPhone et iPad : prolongement visuel des compositions, partitions et possibilité pour chacun de changer la structure des chansons. A vous de jouer...
Biophilia ★★☆☆
Journal du Dimanche, 9 octobre 2011scan par jeep
par E.M. publié dans Journal du Dimanche