Chorégraphe de Mickaël Jackson et Madonna. Il a participé au film de Lars Von Trier Dancer in the Dark en chorégraphiant les scènes musicales.
Son travail sur Dancer in the Dark
« A l’origine, j’ai participé à " Dancer in the Dark ” comme chorégraphe, l’heureux élu qui devait interpréter en dialogue physique la musique inspirante de Björk. Au fur et à mesure que notre relation créative s’étoffait, Lars m’a proposé de participer au film en tant qu’acteur. Il a fini par me demander de superviser la marche des 100 caméras utilisées pour filmer les séquences musicales.
Le premier pas, dans ce processus, a été de chorégraphier les morceaux musicaux. J’ai travaillé avec une distribution internationale d’acteurs et danseurs talentueux, qui ont traduit dans la danse les exaltations les plus gaies de Selma et ses pires craintes. Dans " Dancer in the Dark ”, j’ai décliné la danse d’une multitude de façons. Il y avait par exemple 75 personnes se déplaçant à l’unisson dans un tribunal. Et aussi la simple interaction physique entre Selma et Bill, l’un vivant et l’autre décédé, s’affrontant et cherchant un moyen de communiquer.
Après avoir vu la chorégraphie terminée, Lars a formulé pour chaque scène un ‘concept’ pour les 100 caméras. Un ‘concept’, ça pouvait être des caméras en mode surveillance ou des images cadrées avec un objet au premier plan ou, dans l’inimitable style de Lars, toute autre position aléatoire de la caméra. Lars et une équipe réduite traversaient ensuite chaque lieu ou plateau en discutant de la place des 100 caméras, basée sur la chorégraphie créée pour l’espace en question.
Suivant un diagramme de ces plans, une équipe dévouée de techniciens de talent, dont Edvard Friis-Möller et Charlotte Kirkeby, montait les caméras et disposait méticuleusement les câbles reliant chaque caméra à notre base technique, baptisée " Zonja ”. Peter Hjorth a supervisé la technologie très complexe permettant de s’assurer que chaque caméra était connectée et se déclenchait pour capter en simultané la danse, filmée du début à la fin en une seule prise. On m’a confié la glorieuse tâche de cadrer les caméras Sony DV fixes, chacune équipée d’un objectif anamorphique en Cinémascope, spécialement conçu pour filmer un fragment de la perspective omnisciente que ces caméras nous offraient. Une fois notre tâche achevée, Lars et le directeur de la photo Robby Müller effectuaient un réglage fin de chaque cadre ou position de caméra, avant que les séquences musicales ne soient enregistrées. Ce fut un événement historique et mémorable pour nous tous.
Dès notre première rencontre, Lars m’a traité avec un esprit ouvert et une grande générosité. Il m’a permis d’être une entité aussi créative que je me le concédais à moi-même. Il a collaboré sans ego. Il ne m’a jamais demandé de qualifier ce que j’avais créé ou la méthode que j’avais choisi d’adopter. Son assurance nous a donné à tous l’occasion de suivre ses traces et d’apprécier nos propres capacités. » arte 2005