Retour à la vie

Télérama, 30 octobre 2017

En 2013, une rupture amoureuse l’avait anéantie. La musicienne islandaise, éternelle défricheuse de sons, renaît de ses cendres. Idéaliste, et déterminée.

Diva bionique, pop star organique, artiste protéiforme, chanteuse folk futuriste… Depuis vingt-cinq ans, et plus encore, Björk surprend, captive, enchante et déroute. L’Islandaise à la voix si reconnaissable, doucement perçante, secoue les conventions de la musique populaire. Eternelle défricheuse de sons, elle incarne plus que toute autre le défi de concilier haute technologie et émotion. Au risque parfois de nous semer avec ses ambitieux projets de créature high-tech. Avec l’album Biophilia, en 2011, le concept prenait dangereusement le pas sur la musique. Mais Björk était encore sous la haute influence de son compagnon depuis 2001, le plasticien et vidéaste Matthew Barney. Trois ans plus tard, le couple volait en éclats, et Björk, si forte femme-enfant jusque-là, fut dévastée. Son malheur donna naissance à son disque le plus intime et épuré, Vulnicura : le chant bouleversant d’une femme mortifiée, au cœur et à la vie brisés.

De son malheur, l’Islandaise revient aujourd’hui, toujours aussi créative, déterminée et passionnée. Utopia, son nouvel album, est un vibrant ma­nifeste pour la vie, pour un monde meilleur : il ne tient qu’à chaque homme et chaque femme de le construire. Un dis­que d’une richesse inédite, nourrie de la relation artistique tissée avec le producteur Arca. Cette complicité se traduit par d’envoûtantes odes paradisiaques inspi...

“J’ai baptisé l’album ‘Utopia’, parce qu’il ne s’agit que de ça : garder l’espoir”

par Hugo Cassavetti publié dans Télérama