Premiere partie : Leila
Critique
C’est un show expérimental et rugueux, un trip cérébral au pays des sons et des atomes, un voyage de l’ombre et de la fusion qui demande - mais les fans de Biophilia, son dernier disque le savent - concentration et réflexion. Car Björk reprend la plupart des titres de l’album (Crystalline, Moon, Dark Matter) composés avec davantage de reliefs abrupts à escalader que de mélodies faciles à chanter. Le nom Biophilia est d’ailleurs une référence au livre du neurologue Oliver Sacks (Musicophilia), et la voix majestueuse du chercheur naturaliste David Attenborough présente le concert. Biofiliation en somme.
Pendant une heure quarante, Björk explore la matière par les sens et les vibrations, accompagnée par le Graduale Nobili, un ensemble de choristes islandaises, elfes blonds entourant la prêtresse du son en coiffure afro. Des algorithmes traduisent sur huit écrans plasma les bruits du monde de Biophilia tandis que trois musiciens, Max Weisel, Matt Robertson et Manu Delago, évoluent au milieu d’un cabinet de curiosités musicales - orgue, gamelester, pendule géante....
Les incroyables arabesques vocales de la chanteuse islandaise vont former au fil du concert un collier de chants archaïques, chants de la terre, chants des atomes. Sa voix cristalline et tellurique, gutturale et enfantine, se fond jusqu’à la transe finale, le chaos originel. Les images vidéo se craquèlent alors et des éclairs soniques concluent l’expérience exigeante et sidérante.
source : L’Express