Après le suicide d’un fan déséquilibré par son sex-appeal, Björk aurait pu péter les plombs. Une conférence de presse londonienne pour son 3e album "Homogenic" a confirmé que même si l’islandaise a encore ses sautes d’humeur, la musique demeure la première de ses préoccupations.
En choisissant une brasserie vétuste paumée dans l’East End, Björk avait misé sur l’originalité et trouvé une manière astucieuse de faire patienter les médias. Étant donné les déboires qu’a connus la chanteuse récemment, on pouvait craindre une certaine réticence de sa part. "Pour me sortir de cette affaire, j’ai mis le cap sur l’Espagne pour tout oublier. Je suis allée rendre visite à Trevor Moray, mon batteur. Il a un studio là-bas. J’étais censée rester deux jours mais j’y ai passé six mois". "Homogenic", le troisième album solo de l’Islandaise, reflète cette période de réflexion. "J’ai même tâté de la production. J’ai enregistré mon premier disque à onze ans et, à l’époque, je me contentais de chanter. Ensuite, j’ai appris sur le tas. Au fur et à mesure, j’ai eu de plus en plus confiance en moi", déclare Björk qui a tout de même fait appel à "Mark Bell de LFO qui était là si je me plantais... Au niveau du mixage, Howie B, RZA du Wu-Tang, Mark ’Spike’ Stent m’ont tous filé un coup de main. Le résultat est bien plus homogène. Plus viscéral, spontané aussi. J’imaginais des rythmes massifs, des beats énormes, crades, des arrangements de cordes et ma voix au milieu de tout ça. Rien de plus. Dépouillé, cru, austère. Sans remixes. J’aime tant ce qu’a fait Alec Empire sur l’album de Nicolette que je lui ai finalement envoyé quatre titres sur lesquels le Brodsky Quartet avait travaillé. Le résultat devrait sortir en EP. ’Homogenic’ est un album courageux, sombre, ténébreux mais aussi plus simple". Sur ce, Björk, accompagnée par un quatuor à cordes, enchaîne un mini concert tout en délicatesse.