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Homogenic

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L’Après Post

Trax n°2, 1er septembre 1997

Après le suicide d’un fan déséquilibré par son sex-appeal, Björk aurait pu péter les plombs. Une conférence de presse londonienne pour son 3e album "Homogenic" a confirmé que même si l’islandaise a encore ses sautes d’humeur, la musique demeure la première de ses préoccupations.

En choisissant une brasserie vétuste paumée dans 
l’East End, Björk avait misé sur l’originalité et trouvé une manière astucieuse de faire patienter les 
médias. Étant donné les déboires 
qu’a connus la chanteuse récemment, on pouvait craindre une certaine réticence de sa part. "Pour
 me sortir de cette affaire, j’ai mis 
le cap sur l’Espagne pour tout 
oublier. Je suis allée rendre visite à Trevor Moray, mon batteur. Il a un
 studio là-bas. J’étais censée rester 
deux jours mais j’y ai passé six 
mois". "Homogenic", le troisième 
album solo de l’Islandaise, reflète 
cette période de réflexion. "J’ai
 même tâté de la production. J’ai
 enregistré mon premier disque à 
onze ans et, à l’époque, je me
 contentais de chanter. Ensuite, j’ai 
appris sur le tas. Au fur et à mesure, j’ai eu de plus en plus confiance
 en moi", déclare Björk qui a tout de 
même fait appel à "Mark Bell de 
LFO qui était là si je me plantais... 
Au niveau du mixage, Howie B, RZA 
du Wu-Tang, Mark ’Spike’ Stent 
m’ont tous filé un coup de main. Le 
résultat est bien plus homogène. 
Plus viscéral, spontané aussi. 
J’imaginais des rythmes massifs, 
des beats énormes, crades, des 
arrangements de cordes et ma voix 
au milieu de tout ça. Rien de plus. 
Dépouillé, cru, austère. Sans 
remixes. J’aime tant ce qu’a fait
 Alec Empire sur l’album de 
Nicolette que je lui ai finalement 
envoyé quatre titres sur lesquels le 
Brodsky Quartet avait travaillé. Le
résultat devrait sortir en EP. ’Homogenic’ est un album courageux, sombre, ténébreux mais 
aussi plus simple". Sur ce, Björk, 
accompagnée par un quatuor à
cordes, enchaîne un mini concert 
tout en délicatesse.

par Pierre Perrone publié dans Trax n°2